Brèves
réflexions sur les différentes natures du Libéralisme économique
Afin qu’une telle économie porte
ses fruits sociaux espérés, les libéraux prônent la nécessaire limitation du
pouvoir de l’Etat sans vouloir sa destruction ou sa non existence tel que le
souhaiteraient les anarchistes ou les libertaires. L’Etat se doit toutefois
d’assurer la sécurité nationale et individuelle en protégeant l’ordre public et
en garantissant l’exercice satisfait des droits par le principe de séparation
tripartite de ses pouvoirs : exécutifs, législatifs et judiciaires. Dans
ce cadre restreint, les individus sont censés être les véritables acteurs de la
vie politique et sociale, ce qui signifie que la liberté de chacun serait la
condition sine qua non et évidente du bonheur de tous.
Ainsi, Libéralisme et Démocratie
sont deux notions parallèles et fortement compatibles. En principe, la
répartition internationale du travail stimule la dynamique d’échanges et la saine
concurrence qui pousse chacun à améliorer ses qualités de service et plus
largement ses compétences. Par ce biais, la production est motivée et motive
elle-même la création de multiples entreprises et initiatives privées, à la
condition, cependant, d’éviter la situation de monopole qui empêche le Libre
Echange équilibré.
En somme, le Libéralisme
économique est une doctrine du refus de la domination de l’Etat ou de celle
d’autres pouvoirs centralisateurs sur l’individu, qu’il soit citoyen ou non.
Cette conception pose l’existence
a priori de lois naturelles capables de garantir l’équilibre de l’offre
et de la demande. La libre concurrence et la propriété privée des moyens de
production sont ses deux fondements essentiels. Ajoutons que le Libéralisme économique
se voit compléter le Libéralisme politique qui défend la tolérance religieuse,
le parlementarisme décisionnel et l’indépendance des pratiques commerciales à
l’égard des gouvernements. D’ailleurs, lorsque les autorités politiques sapent
les énergies citoyennes en limitant l’inventivité et la combativité
commerciales et/ou intellectuelle, ces forces positives naturelles se muent en
potentiel d’agressivité jusqu’à la survenue de la violence.
L’Autoritarisme de l’Ancien Régime
contre lequel s’est élaboré le Libéralisme brime ses sujets qu’il traite en
objets au risque de couver la guerre civile, la révolte et la logique générale
de déstructuration sociocide.
Tous les régimes politiques où
l’Etat est autoritaire voire totalitaire privilégient artificiellement une
catégorie numériquement et qualitativement restreinte de la population et
contribue à l’inévitable déséquilibre politique et économique. Pour les
libéraux britanniques et américains tel que Locke (17ème siècle) ou
Madison (18ème/19ème siècle), il ne s’agissait pas d’être
anti-étatiste mais d’amener l’Etat à être au service du plus grand nombre de
citoyens par sa discrétion ainsi que par la détermination limitée de ses rôles
et fonctions ; ce mécanisme devant être cadré par un maximum de moyens d’actions
juridiques.
Dans cette perspective,
l’administration n’est pas supposée être le frein d’une économie mais l’outil
efficace de son développement tel un service public et certainement pas
l’asservissement du public.
Le juriste et philosophe Bentham
(18ème/19ème siècle) conçoit une société dans laquelle
l’affrontement des égoïsmes en recherche, chacun, de la plus grande quantité de
plaisirs individuels, ne serait pas à craindre car cette quête hédoniste
d’autrui constituerait un intérêt social. Dans une telle société, la somme des
intérêts particuliers relève d’un utilitarisme producteur de bonheur au sens
d’une harmonie inévitable à terme.
Le Libéralisme naquit au 18ème
siècle, connut son essor au 19ème puis fut mis en question au 20ème,
notamment lors de la crise boursière puis économique de 1929. Dès ce moment
l’Etat est apparu comme nécessaire pour corriger les déséquilibres sociaux et
rétablir un marché écroulé par son libre jeu. L’Etat providence intervenant sur
l’économie dut prendre le relais suite au constat de l’impuissance des
individus isolés dans et par leurs appétits. Toutefois, la tentative d’inféoder
l’Economique au Politique marqua un échec dont la crise de 1973 fut le
révélateur une deuxième fois après la catastrophe que fut la Seconde Guerre
Mondiale.
La troisième déception de l’Etat
providence se manifeste enfin lors de l’effondrement du système communiste
relevant de l’échec économique et politique du soviétisme de 1981 à 1989.
L’anéantissement quasi
intrinsèque de la seule pratique économique parfaitement anti-libérale
simultanément à la révolution informatique et télécommunicationnelle aux
Etats-Unis, en Europe occidentale et au Japon justifie aux yeux de l’opinion
publique le retour triomphal du Libéralisme.
Cependant, ce Libéralisme n’est
pas la continuité simple du système d’Adam Smith ; il s’agit d’une forme
de néolibéralisme qualifiable d’hyper libéralisme. Cette économie se voit
libérée de tout complexe moral parvenant ainsi à séduire le Politique si bien
qu’il n’est plus nécessaire de la limiter artificiellement par le contrôle d’un
Etat au plus bas de sa vigilance. L’hyper libéralisme vit selon son propre
processus fondé sur le principe aléatoire essentiel de nature libre des
activités en lesquelles chaque acteur économique se doit de tout mettre en
œuvre pour survivre. La concurrence tourne à la guerre puisque survivre
implique de dominer dans son propre territoire, dans son secteur de production.
Il est désormais question d’une économie quelque peu Darwinienne au sens où la
sélection naturelle exige pratiquement et autorise éthiquement toute stratégie
ou tactique menant à l’hégémonie. « Ce qui est vrai est ce qui
réussit ! », ce mot d’ordre du philosophe pragmatique William James
(19ème siècle) s’applique parfaitement à ce processus économique,
davantage mouvement autonome puissant, que système reposant sur une théorie
scientifique.
Les critères d’action des forces
qui s’affrontent ou convergent en sa sphère sont l’efficacité, la rentabilité
et le succès. L’impitoyabilité de ce milieu [éco] et de ses règles tacites
[nomos] où le pouvoir règne en tant que finalité ultime, lui confère en quelque
sorte une liberté négative. Aussi, le tout permis implicite ou sous-jacent ôte
la possibilité du choix puisque la seule alternative est s’adapter ou
disparaître. De plus, là où tout agent économique est proie ou/et prédateur
potentiel, on voit apparaître la formation d’oligarchies financières sur les
marchés boursiers où chaque entreprise cherchera frénétiquement à lever des
fonds pour développer sa production à la seule condition d’élargir sa zone
d’influence.
Au fond, ce néolibéralisme
parvient à s’opposer à la vocation première du Libre-échange dit également
Libéralisme classique d’équilibre. Une forme de paradoxe économique est
atteinte !
A l’époque d’Adam Smith,
l’économie est un phénomène polytopique et certainement pas global ou mondial.
D’ailleurs, on mesurait l’efficacité d’une économie ou d’un simple système
d’échange à la diversité et à la richesse de sa production matérielle. Aujourd’hui,
une part non négligeable de l’économie est désubstancialisée et on la mesure
plutôt aux flux des transactions financières. Ceci engendre que le commerce
n’est plus seulement axé sur l’échange des biens mais sur celui des capitaux.
Nous sommes ainsi entrés, depuis
1991, dans l’ère du pancapitalisme et l’entreprise dépend moins de sa
production réelle que des valeurs spéculatives que lui attribue le marché de
l’argent devenu suprême. En réalité, nous sommes de moins en moins dépendants
des sacrifices consentis par la population dans l’optique de garantir une
économie viable car nous sommes désormais, en partie, soumis aux humeurs des
marchés donc de la variation des états psychiques des grands spéculateurs. La
dématérialisation ou désubstantialisation de ce sur quoi repose l’économie au
profit d’une fluidité toujours croissante des capitaux relève d’un processus
exponentiel d’abstraction. En effet, le travail est lui-même de moins en moins
valorisé dans la mesure où les bourses visent une réduction maximale du coût du
travail. La paupérisation brutale de populations entières ou de leurs parties,
l’insécurité urbaine voire nationale qui en découle finit par nuire au
Libéralisme politique et social en favorisant l’émergence et la pérennisation
des intégrismes politiques et religieux.
Ces phénomènes contribuent à
l’augmentation des sphères sectaires, des nouvelles spiritualités prétendument
perçues alors comme refuge et lieu de solidarité en marge de la grande
dislocation sociale.
Dans cette optique du sans
« frontiérisme » les Etats-Unis visent l’indépendance de
micro-sociétés, de micro-Etats parfois même mono-ethniques trop faibles pour
devenir de véritables Etats nations mais qui peuvent constituer des zones
autonomes de libre échange et de libres fiscalités. Ces micro-Etats de gré ou
de force proaméricains pèseraient par la suite en siégeant là l’ONU. En
principe, le pouvoir des Etats se fond sur leur économie, leur puissance
militaire et leur identité culturelle. Désormais, ces trois axes sont menacés
par le mécanisme hyper libéral, dislocation et d’extraterritorialisation. Freud
(19ème-20ème siècle) a affirmé dans Malaise en la Civilisation
que l’homme avait échangé une part de sa liberté contre plus de
sécurité ; il semble aujourd’hui que ce mouvement se soit inversé.
L’obligation de choisir entre la liberté et la sécurité relève en réalité des
pièges de la pensée unique sur le plan économique.
Cette impasse n’est pas prête de
s’ouvrir alors qu’on assiste à la précarisation de l’emploi avec le
développement de l’intérim ou d’autres facteurs qui défont l’engagement
physique, moral et spirituel que les gens consentaient autrefois à investir
dans leur travail durable.
Commencer par examiner ce que ne
sont pas les ténèbres afin de mieux saisir ce qu'ils sont :
Pas une simple ombre,
laquelle ne peut se manifester sans qu'une lumière ne se heurte ou ne transite
par un objet physique et matériel apparent. L'ombre étant une conséquence
révélatrice de lumière.
Non le sombre car il n'est
qu'une moindre intensité lumineuse, un déclin de la lumière.
Non plus le crépuscule qui
est transition potentiellement réciproque et réversible du clair à l'obscur,
souvent harmonieux mélange de ces teintes, donnant du flamboyant (peintures de W.
Turner). Il peut tout aussi bien provoquer l'assombrissement précité :
la fin dramatique d'une période préparant un renouveau, d'après F. Nietzsche
/ Le Crépuscule des Idoles.
Que sont donc les
ténèbres ? Ils sont cette noirceur absolue qui ne laisse pas même
entrevoir le noir, qui pour être positivement perçu, nécessite son lumineux
contraste.
Il s'agit tragiquement
d'une obscurité totale qui se nomme obscurantisme ! En son sein, ni les
formes ni les couleurs, ni les silhouettes ne s'y distinguent.
Intellectuellement, nous parlerions d'une impossibilité d'y discerner ou d'y
produire des nuances.
N'y
règne que la confusion des sens et des significations. Nous n'y pouvons rien
voir, non seulement par la vue des yeux, mais sommes également sans la vision
de l'âme.
Il n'y s'agit pas du handicap sensoriel d'un l'aveugle ou d'un
malvoyant qui ne perçoit guère ou
à peine notre diurne lumière bien qu'il y en ait, mais de
l'aveuglement qui nous menace tous –
non pas un handicap naturel ou accidentel mais un vice culturel ou
civilisationnel.
En ces ténèbres, aucune notion ou
concept, nulle idée n'y peuvent être définis « clairement et
distinctement » selon le mot de R. Descartes / Discours de la
Méthode.
On y étouffe, se heurte, se
cogne, jusqu'à se briser à force tâtonnement pour trouver une hypothétique
issue.
Cette plaie d’Égypte instaure la
torpeur radicale sur le plan psychologique, politique, économique, infrastructurel, socialement et
individuellement.
Car dans les ténèbres dominantes,
aucune distance que l'on nomme aussi « respect » n'est évaluable. La
connaissance des phénomènes liés aux êtres vivants ou inertes, aux existants
conscients ou non, est impossible théoriquement et pratiquement.
Là où forme, fond, aspect et
distance ne font l'objet d'aucune vue et vision, les ténèbres nous vouent alors à l'abyssale inconnaissance
jusqu'à l'ignorance qui est l'inconnaissance parfois volontaire de la
méconnaissance !
Envahis par l'obscurité absolue,
il est tentant de s'y résigner, de s'asseoir sur ses sombrissimes convictions,
ainsi figés et inhibés pour ne plus avoir à se faire mal en cherchant
fébrilement une sortie.
L'immobilisme est préféré aux
risques du mouvement comme l'est le danger sans risque, aux risques du danger.
En ces noirceurs profondes, il est commode de se calfeutrer lâchement et/ou
paresseusement en ses opinions, préjugés et dogmes dépourvus de vision, d'avis,de vis-à-vis, comme l'évoque E. Kant /
Réponses à la Question : Qu'est-ce que les Lumières ?.
Dans ces conditions, le dialogue
est entravé et nous voici jetés, selon ces causes, dans la question du pli
puisque le repli et l'implicite sont, eux, la conséquence et la finalité des
obscurantistes.
La première cause des ténèbres
est l'inexistence absolue de la lumière, celle-ci n'est jamais apparue !
Mais lorsque la lumière existe,
la seconde cause d'hégémonie des enfers en est leur impénétrabilité.
Clos hermétiquement,
l'espace-temps profondément noir, maintes fois replié en et sur lui-même,
empêche la lueur, la clarté ou la lumière de s'y insinuer. Afin de déjouer
l'obstruction et faire instruction, le lumineux doit se faire discret,
particules fines telles les monades infinitésimales imaginées par G. W.
Leibniz.
Sinon, les échanges entre le clos
et le dehors, a fortiori le partage ou le don sont impraticables tant
les plis et replis épaississent les murailles de cette forteresse doctrinale
d'ignorance et de phobie de l'Autre. Les dogmatiques et les vulgaires ne
disent-ils pas de leurs opinions qu'elles sont pliées, prêtes à la diffusion,
et qu'il n'y a point matière à critiquer dans les deux sens du terme que
sont « contester » et « examiner » ?!
Il revient aux partisans de la
Lumière d'éclairer jusqu'au dedans du caverneux obscur en dépliant, en
expliquant, en explicitant, ce à quoi nous invite Platon / Allégorie
de la Caverne – La République – Livre VII. – seuls moyens d'ébranler,
d'ébrécher les sombres excès des certitudes implicites aux implications
douteuses et dangereuses pour les partisans de l'ouverture à autrui, de
l'altérité.
En vue de décloisonner, il nous
faut pratiquer le dé-pli et l'accompli tel un art, un origami
intellectuel qui ne se fait esthétique et éthique qu'en transformant et en
informant sous de nouveaux éclairages.
La physique relativiste d' A.
Einstein, qui comme son nom l'indique ébrèche les conceptions
absolutistes, ne prouve-t-elle pas une nécessaire corrélation entre la distance
et la lumière qui la forme, la fonde et la parcourt ?
Au fur et à mesure que l'espace
et la matière se déplient et se déploient générant de l'étendue, la lumière se
répand traduisant de facto la notion de distance – laquelle est
nécessaire au respect, au dialogue, à l'extension de la raison qui s'élabore
progressivement, par étape.
En défendant le mouvement contre
toute fixation obsessionnelle, on permet la libre circulation d'émotions
partageables par la discussion. Si l'émotion est limitée ou muselée dans les
situations de Diktat, c'est justement parce que son principe même est le
mouvement, ici interdit. Or, l’éthique pour
Levinas est ce qui est en nous, mais ne vient pas de nous.
En ce sens elle est é-motion bien
qu'a priori, et spontanément, nous persévérions en notre être, dans
notre « inter-essement » ou conatus
essendi (Spinoza) jusqu'à ce que la lumière, cette étrangère,
interrompt cet état, et vienne nous « des-inter-esser », nous scinder, nous
scier ! Le « visage » éclatant de l’Autre fait ainsi effraction et
interpellation dans notre être en l'inquiétant, en le dérangeant.
|
Nous voici positivement ou
méchamment émus.
Cette liberté de mouvement et
d'ex-pression symbolisée par la célérité est indispensable à la distinction des
objets et des sujets alors que dans les ténèbres, trône la confusion, non la
complexité, mais les complications Kafkaïennes nous jetant dans
l'immonde et l'amorphe !
La Genèse ne manque
d'ailleurs pas de stipuler la naissance de l'ordre par opposition au chaos
originel grâce à la séparation entre l'abîme informe et l'éclat de la lumière
qui permet la structuration de l'univers et l'organisation de la matière ainsi
distincte et libérée.
Les ténèbres sont des lieux
tourmentés sans espace, ne s'y agitent que des velléités a contrario de
la lumière, lieu sans espace, atopique, source de création, d'action et donc de
volonté !
La troisième cause d'obstacle à
l'éclairement peut être que la lumière, bien que résidant infimement au cœur
des plis assombrissants et assourdissants, ne peut aisément s'en affranchir
absorbée, attirée même, et retenue par une gravitationnelle séduction
propagandaire.
La clarté ne peut rayonner et
sombre ainsi dans le trou noir liberticide et totalisant qui dévore toute
matière sans dissociation.
Tout y est si lourd et comprimé
que l'impondérable empêche le respondere, le droit de réponse et le
principe responsabilité.
L'émission des idées claires et
nuancées – fondements des justes jugements, est empêchée.
Le trou noir attractif bien que
totalitaire est le geôlier de la lumière pour ne surtout pas être son gardien
et son garant. La lumière y est ténue ou bien trop subtile, imperceptible ou
voilée par la gravité ambiante – véritable broyeuse d'existence, de raison et
d'affects.
Cette terrible histoire de
conflit entre les ténèbres et la lumière commence en chacun de nous, in
utero sans-doute... Ce qui est profondément obscur, a priori méconnu
en nous-même, est ce méandre de pulsions vitales d’auto-conservation et
d'agressivité, de prédation et de victimité qui agit sous-jacemment à notre
conscience dès que nous venons au monde. Cette force naturelle qui est à la
fois le moteur et le coffre de nos affects, cette résonance à la croisée de ce
qui se génère en nous, nous empli, et de ce que nous sentons et captons du
monde extérieur. Cette pensée préverbale ou averbale, encore inéclairée par le
sens et le raisonnable, se convulse, entre fantasme et réalité, pour trouver
ses mots et soigner ses maux.
Le « ça » découvert ou
inventé par S. Freud, est à l'origine de tout désir, de toute tension
qui naît en soi pour s'approprier ou envahir le monde qui nous résiste et nous
fait face. Ténébreux, puissant et séduisant, il chevauche le principe de
plaisir.
La thérapie (délier la bouche)
est acte d'éclairement puisqu'elle est ouverture de la bouche et déliement de
la parole raisonnée ! L'analyse (décomposer, désenclaver) du ressenti et
de l'éprouvé défroisse les passions et permet à celui qui les comprend de s'en
rendre maître, accédant à un niveau de liberté supérieure.
Dès l'antiquité, Épicure /
Lettre à Ménécée en élabore la métriopathie de laquelle résultera la
hiérarchie des désirs en vue du Bonheur qui est ataraxie et aponie. Il propose
de pourvoir la sensation d'un ordre en jetant un éclairage nouveau sur les
désirs.