mercredi 16 septembre 2020

 

Brèves réflexions sur les différentes natures du Libéralisme économique

 Le philosophe écossais Adam Smith (18ème siècle) est le premier théoricien du Libéralisme économique soit du système du Libre Echange nommé également Libéralisme d’équilibre. Selon sa vision, la vraie source de richesse matérielle est le travail dont la quantité nécessaire à la production des marchandises détermine la valeur d’échange de celles-ci. Il affirme de façon optimiste concernant la nature humaine que la poursuite de l’intérêt individuel concourt naturellement à l’avènement d’un bonheur commun et collectif. S’installent, de facto les conditions d’une pérennité économique indissociable d’un bon ordre social. Sous cet angle, le système économique dépend de la satisfaction des avantages que tout individu honnête est en droit légitime d’attendre de son investissement intellectuel et ou physique « tripaliophile ».

Afin qu’une telle économie porte ses fruits sociaux espérés, les libéraux prônent la nécessaire limitation du pouvoir de l’Etat sans vouloir sa destruction ou sa non existence tel que le souhaiteraient les anarchistes ou les libertaires. L’Etat se doit toutefois d’assurer la sécurité nationale et individuelle en protégeant l’ordre public et en garantissant l’exercice satisfait des droits par le principe de séparation tripartite de ses pouvoirs : exécutifs, législatifs et judiciaires. Dans ce cadre restreint, les individus sont censés être les véritables acteurs de la vie politique et sociale, ce qui signifie que la liberté de chacun serait la condition sine qua non et évidente du bonheur de tous.

Ainsi, Libéralisme et Démocratie sont deux notions parallèles et fortement compatibles. En principe, la répartition internationale du travail stimule la dynamique d’échanges et la saine concurrence qui pousse chacun à améliorer ses qualités de service et plus largement ses compétences. Par ce biais, la production est motivée et motive elle-même la création de multiples entreprises et initiatives privées, à la condition, cependant, d’éviter la situation de monopole qui empêche le Libre Echange équilibré.

En somme, le Libéralisme économique est une doctrine du refus de la domination de l’Etat ou de celle d’autres pouvoirs centralisateurs sur l’individu, qu’il soit citoyen ou non.

Cette conception pose l’existence a priori de lois naturelles capables de garantir l’équilibre de l’offre et de la demande. La libre concurrence et la propriété privée des moyens de production sont ses deux fondements essentiels. Ajoutons que le Libéralisme économique se voit compléter le Libéralisme politique qui défend la tolérance religieuse, le parlementarisme décisionnel et l’indépendance des pratiques commerciales à l’égard des gouvernements. D’ailleurs, lorsque les autorités politiques sapent les énergies citoyennes en limitant l’inventivité et la combativité commerciales et/ou intellectuelle, ces forces positives naturelles se muent en potentiel d’agressivité jusqu’à la survenue de la violence.

L’Autoritarisme de l’Ancien Régime contre lequel s’est élaboré le Libéralisme brime ses sujets qu’il traite en objets au risque de couver la guerre civile, la révolte et la logique générale de déstructuration sociocide.

Tous les régimes politiques où l’Etat est autoritaire voire totalitaire privilégient artificiellement une catégorie numériquement et qualitativement restreinte de la population et contribue à l’inévitable déséquilibre politique et économique. Pour les libéraux britanniques et américains tel que Locke (17ème siècle) ou Madison (18ème/19ème siècle), il ne s’agissait pas d’être anti-étatiste mais d’amener l’Etat à être au service du plus grand nombre de citoyens par sa discrétion ainsi que par la détermination limitée de ses rôles et fonctions ; ce mécanisme devant être cadré par un maximum de moyens d’actions juridiques.

Dans cette perspective, l’administration n’est pas supposée être le frein d’une économie mais l’outil efficace de son développement tel un service public et certainement pas l’asservissement du public.

Le juriste et philosophe Bentham (18ème/19ème siècle) conçoit une société dans laquelle l’affrontement des égoïsmes en recherche, chacun, de la plus grande quantité de plaisirs individuels, ne serait pas à craindre car cette quête hédoniste d’autrui constituerait un intérêt social. Dans une telle société, la somme des intérêts particuliers relève d’un utilitarisme producteur de bonheur au sens d’une harmonie inévitable à terme.

Le Libéralisme naquit au 18ème siècle, connut son essor au 19ème puis fut mis en question au 20ème, notamment lors de la crise boursière puis économique de 1929. Dès ce moment l’Etat est apparu comme nécessaire pour corriger les déséquilibres sociaux et rétablir un marché écroulé par son libre jeu. L’Etat providence intervenant sur l’économie dut prendre le relais suite au constat de l’impuissance des individus isolés dans et par leurs appétits. Toutefois, la tentative d’inféoder l’Economique au Politique marqua un échec dont la crise de 1973 fut le révélateur une deuxième fois après la catastrophe que fut la Seconde Guerre Mondiale.

La troisième déception de l’Etat providence se manifeste enfin lors de l’effondrement du système communiste relevant de l’échec économique et politique du soviétisme de 1981 à 1989.

 

L’anéantissement quasi intrinsèque de la seule pratique économique parfaitement anti-libérale simultanément à la révolution informatique et télécommunicationnelle aux Etats-Unis, en Europe occidentale et au Japon justifie aux yeux de l’opinion publique le retour triomphal du Libéralisme.

Cependant, ce Libéralisme n’est pas la continuité simple du système d’Adam Smith ; il s’agit d’une forme de néolibéralisme qualifiable d’hyper libéralisme. Cette économie se voit libérée de tout complexe moral parvenant ainsi à séduire le Politique si bien qu’il n’est plus nécessaire de la limiter artificiellement par le contrôle d’un Etat au plus bas de sa vigilance. L’hyper libéralisme vit selon son propre processus fondé sur le principe aléatoire essentiel de nature libre des activités en lesquelles chaque acteur économique se doit de tout mettre en œuvre pour survivre. La concurrence tourne à la guerre puisque survivre implique de dominer dans son propre territoire, dans son secteur de production. Il est désormais question d’une économie quelque peu Darwinienne au sens où la sélection naturelle exige pratiquement et autorise éthiquement toute stratégie ou tactique menant à l’hégémonie. « Ce qui est vrai est ce qui réussit ! », ce mot d’ordre du philosophe pragmatique William James (19ème siècle) s’applique parfaitement à ce processus économique, davantage mouvement autonome puissant, que système reposant sur une théorie scientifique.

Les critères d’action des forces qui s’affrontent ou convergent en sa sphère sont l’efficacité, la rentabilité et le succès. L’impitoyabilité de ce milieu [éco] et de ses règles tacites [nomos] où le pouvoir règne en tant que finalité ultime, lui confère en quelque sorte une liberté négative. Aussi, le tout permis implicite ou sous-jacent ôte la possibilité du choix puisque la seule alternative est s’adapter ou disparaître. De plus, là où tout agent économique est proie ou/et prédateur potentiel, on voit apparaître la formation d’oligarchies financières sur les marchés boursiers où chaque entreprise cherchera frénétiquement à lever des fonds pour développer sa production à la seule condition d’élargir sa zone d’influence.

Au fond, ce néolibéralisme parvient à s’opposer à la vocation première du Libre-échange dit également Libéralisme classique d’équilibre. Une forme de paradoxe économique est atteinte !

A l’époque d’Adam Smith, l’économie est un phénomène polytopique et certainement pas global ou mondial. D’ailleurs, on mesurait l’efficacité d’une économie ou d’un simple système d’échange à la diversité et à la richesse de sa production matérielle. Aujourd’hui, une part non négligeable de l’économie est désubstancialisée et on la mesure plutôt aux flux des transactions financières. Ceci engendre que le commerce n’est plus seulement axé sur l’échange des biens mais sur celui des capitaux.

Nous sommes ainsi entrés, depuis 1991, dans l’ère du pancapitalisme et l’entreprise dépend moins de sa production réelle que des valeurs spéculatives que lui attribue le marché de l’argent devenu suprême. En réalité, nous sommes de moins en moins dépendants des sacrifices consentis par la population dans l’optique de garantir une économie viable car nous sommes désormais, en partie, soumis aux humeurs des marchés donc de la variation des états psychiques des grands spéculateurs. La dématérialisation ou désubstantialisation de ce sur quoi repose l’économie au profit d’une fluidité toujours croissante des capitaux relève d’un processus exponentiel d’abstraction. En effet, le travail est lui-même de moins en moins valorisé dans la mesure où les bourses visent une réduction maximale du coût du travail. La paupérisation brutale de populations entières ou de leurs parties, l’insécurité urbaine voire nationale qui en découle finit par nuire au Libéralisme politique et social en favorisant l’émergence et la pérennisation des intégrismes politiques et religieux.

Ces phénomènes contribuent à l’augmentation des sphères sectaires, des nouvelles spiritualités prétendument perçues alors comme refuge et lieu de solidarité en marge de la grande dislocation sociale.

 L’Etat qui est né, selon Hobbes (17ème siècle) du besoin de sécurité et de gestion rationnelle des communautés humaines grandissantes ne répond plus à ce besoin par incapacité ou involonté. La conséquence en est la communautarisation éclatée et parfois radicale en associations multiples ou en sectes. Le repli sur soi du groupement humain ou de l’individu en quête de reconnaissance affective, de sérénité spirituelle et de stabilité matérielle engendre en pleine société néolibérale un communautarisme antilibéral. Cette aspiration absolutiste à la sécurité est provoquée par un capital plus spéculatif que productif ancré dans une temporalité ultra éphémère, celle par exemple, des plus-values immédiates nous rivant à un système durement matérialiste mais presque immatériel et en quête d’instantanéité. Un tel Libéralisme paroxystique ressemble à un mécanisme qui opère indépendamment voire à l’encontre des craintes du plus grand nombre d’hommes. S’agit-il d’un processus subtilement totalitaire ?

 Quoi qu’il en soit, il semblerait que de nombreux gouvernements feignent de réduire l’insécurité urbaine pendant qu’ils extraterritorialisent le marché économique, risquant parallèlement d’engendrer plus d’insécurité sociale ! La mondialisation, au lieu d’être une association libre et équilibrée d’Etats-nations, concourt à l’effacement même de ces Etats-nations. Le fait qu’il n’y ait plus de frontières doit-il signifier qu’il n’y ait plus de limites ?

Dans cette optique du sans « frontiérisme » les Etats-Unis visent l’indépendance de micro-sociétés, de micro-Etats parfois même mono-ethniques trop faibles pour devenir de véritables Etats nations mais qui peuvent constituer des zones autonomes de libre échange et de libres fiscalités. Ces micro-Etats de gré ou de force proaméricains pèseraient par la suite en siégeant là l’ONU. En principe, le pouvoir des Etats se fond sur leur économie, leur puissance militaire et leur identité culturelle. Désormais, ces trois axes sont menacés par le mécanisme hyper libéral, dislocation et d’extraterritorialisation. Freud (19ème-20ème siècle) a affirmé dans Malaise en la Civilisation que l’homme avait échangé une part de sa liberté contre plus de sécurité ; il semble aujourd’hui que ce mouvement se soit inversé. L’obligation de choisir entre la liberté et la sécurité relève en réalité des pièges de la pensée unique sur le plan économique.

Cette impasse n’est pas prête de s’ouvrir alors qu’on assiste à la précarisation de l’emploi avec le développement de l’intérim ou d’autres facteurs qui défont l’engagement physique, moral et spirituel que les gens consentaient autrefois à investir dans leur travail durable.

 A cela s’ajoute un marché qui finit par récompenser les sociétés bénéficiaires qui licencient ; est-ce la modernité ou plutôt l’archéo-capitalisme ? La malléabilité du marché ou de l’emploi nécessite un formatage mental des travailleurs les incitant à épouser les mouvements économiques qu’impose la Finance ! Puisque la dématérialisation de l’économie s’accompagne d’une dissipation ou d’une disparition des frontières, les grandes puissances comprennent for bien que ce que l’on ne peut dominer matériellement et spatialement par le contrôle militaire uniquement, on le peut justement en exploitant l’espace virtuel néanmoins commercial de l’influence financière et télécommunicationnelle. Nous assistons à la création du premier empire quasi libéré de la contrainte physique et matérielle de l’espace, de la distance et des lourdes logistiques. L’O.N.U., l’O.C.D.E. et le F.M.I. seraient-ils en quelque sorte les chevaux de Troie de cet empire ? Sont-ils ces beaux spécimens qui cachent la forêt dense d’une raison d’Etat sans limite. Ainsi en va-t-il des organismes culturels puisque le cinéma et la télévision sont devenus mondialement des moyens de fabriquer et de dominer l’imaginaire. La mondialisation s’est-elle muée en un Mondialisme qui décidément n’aime vraiment pas la géographie ?

 Le rendement véritable de l’économie mondiale n’est que de 3 % en moyenne annuelle alors que les actionnaires des grands groupes exigent des rendements d’environ 15 %. Ce décalage entre l’espérance spéculatoire et l’économie réelle crée une inflation boursière qu’il faut ainsi combler par une pression accrue sur l’emploi et les salaires pensés trop coûteux. Le problème en Bourse est que l’aversion pour le risque engendre des bénéfices faibles et inversement ? Pour résoudre cette contradiction les actionnaires diminuent les risques de perte sans diminuer leurs rendements et c’est la raison pour laquelle le Corporate Governance des marchés financiers ou des grandes entreprises transfèrent les risques sur les salariés au moyen des diverses modalités de licenciement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Les Lumières de l’Âme.

 

Commencer par examiner ce que ne sont pas les ténèbres afin de mieux saisir ce qu'ils sont :

 

      Pas une simple ombre, laquelle ne peut se manifester sans qu'une lumière ne se heurte ou ne transite par un objet physique et matériel apparent. L'ombre étant une conséquence révélatrice de lumière.

 

      Non le sombre car il n'est qu'une moindre intensité lumineuse, un déclin de la lumière.

 

      Non plus le crépuscule qui est transition potentiellement réciproque et réversible du clair à l'obscur, souvent harmonieux mélange de ces teintes, donnant du flamboyant (peintures de W. Turner). Il peut tout aussi bien provoquer l'assombrissement précité : la fin dramatique d'une période préparant un renouveau, d'après F. Nietzsche / Le Crépuscule des Idoles.

 

      Que sont donc les ténèbres ? Ils sont cette noirceur absolue qui ne laisse pas même entrevoir le noir, qui pour être positivement perçu, nécessite son lumineux contraste.

 

      Il s'agit tragiquement d'une obscurité totale qui se nomme obscurantisme ! En son sein, ni les formes ni les couleurs, ni les silhouettes ne s'y distinguent. Intellectuellement, nous parlerions d'une impossibilité d'y discerner ou d'y produire des nuances.

 

N'y règne que la confusion des sens et des significations. Nous n'y pouvons rien voir, non seulement par la vue des yeux, mais sommes également sans la vision de l'âme.

Il n'y s'agit pas du handicap sensoriel d'un l'aveugle ou d'un malvoyant qui ne perçoit guère ou

à peine notre diurne lumière bien qu'il y en ait, mais de l'aveuglement qui nous menace tous –

non pas un handicap naturel ou accidentel mais un vice culturel ou civilisationnel.

En ces ténèbres, aucune notion ou concept, nulle idée n'y peuvent être définis « clairement et distinctement » selon le mot de R. Descartes / Discours de la Méthode.

On y étouffe, se heurte, se cogne, jusqu'à se briser à force tâtonnement pour trouver une hypothétique issue.

 

Cette plaie d’Égypte instaure la torpeur radicale sur le plan psychologique, politique, économique,            infrastructurel, socialement et individuellement.

Car dans les ténèbres dominantes, aucune distance que l'on nomme aussi « respect » n'est évaluable. La connaissance des phénomènes liés aux êtres vivants ou inertes, aux existants conscients ou non, est impossible théoriquement et pratiquement.

 

Là où forme, fond, aspect et distance ne font l'objet d'aucune vue et vision, les ténèbres nous vouent alors à l'abyssale inconnaissance jusqu'à l'ignorance qui est l'inconnaissance parfois volontaire de la méconnaissance !

Envahis par l'obscurité absolue, il est tentant de s'y résigner, de s'asseoir sur ses sombrissimes convictions, ainsi figés et inhibés pour ne plus avoir à se faire mal en cherchant fébrilement une sortie.

L'immobilisme est préféré aux risques du mouvement comme l'est le danger sans risque, aux risques du danger. En ces noirceurs profondes, il est commode de se calfeutrer lâchement et/ou paresseusement en ses opinions, préjugés et dogmes     dépourvus de vision, d'avis,de vis-à-vis, comme l'évoque E. Kant / Réponses à la Question : Qu'est-ce que les Lumières ?.

Dans ces conditions, le dialogue est entravé et nous voici jetés, selon ces causes, dans la question du pli puisque le repli et l'implicite sont, eux, la conséquence et la finalité des obscurantistes.    

 

La première cause des ténèbres est l'inexistence absolue de la lumière, celle-ci n'est jamais apparue !

 

Mais lorsque la lumière existe, la seconde cause d'hégémonie des enfers en est leur impénétrabilité.

Clos hermétiquement, l'espace-temps profondément noir, maintes fois replié en et sur lui-même, empêche la lueur, la clarté ou la lumière de s'y insinuer. Afin de déjouer l'obstruction et faire instruction, le lumineux doit se faire discret, particules fines telles les monades infinitésimales imaginées par G. W. Leibniz.

 

Sinon, les échanges entre le clos et le dehors, a fortiori le partage ou le don sont impraticables tant les plis et replis épaississent les murailles de cette forteresse doctrinale d'ignorance et de phobie de l'Autre. Les dogmatiques et les vulgaires ne disent-ils pas de leurs opinions qu'elles sont pliées, prêtes à la diffusion, et qu'il n'y a point matière à critiquer dans les deux sens du terme que sont « contester » et « examiner » ?!

Il revient aux partisans de la Lumière d'éclairer jusqu'au dedans du caverneux obscur en dépliant, en expliquant, en explicitant, ce à quoi nous invite Platon / Allégorie de la Caverne – La République – Livre VII. – seuls moyens d'ébranler, d'ébrécher les sombres excès des certitudes implicites aux implications douteuses et dangereuses pour les partisans de l'ouverture à autrui, de l'altérité.

En vue de décloisonner, il nous faut pratiquer le dé-pli et l'accompli tel un art, un origami intellectuel qui ne se fait esthétique et éthique qu'en transformant et en informant sous de nouveaux éclairages.

 

La physique relativiste d' A. Einstein, qui comme son nom l'indique ébrèche les conceptions absolutistes, ne prouve-t-elle pas une nécessaire corrélation entre la distance et la lumière qui la forme, la fonde et la parcourt ?

Au fur et à mesure que l'espace et la matière se déplient et se déploient générant de l'étendue, la lumière se répand traduisant de facto la notion de distance – laquelle est nécessaire au respect, au dialogue, à l'extension de la raison qui s'élabore progressivement, par étape.

En défendant le mouvement contre toute fixation obsessionnelle, on permet la libre circulation d'émotions partageables par la discussion. Si l'émotion est limitée ou muselée dans les situations de Diktat, c'est justement parce que son principe même est le mouvement, ici  interdit. Or, l’éthique pour Levinas est ce qui est en nous, mais ne vient pas de nous.

En ce sens elle est é-motion bien qu'a priori, et spontanément, nous persévérions en notre être, dans notre « inter-essement » ou conatus essendi (Spinoza) jusqu'à ce que la lumière, cette étrangère, interrompt cet état, et vienne nous « des-inter-esser », nous scinder, nous scier ! Le « visage » éclatant de l’Autre fait ainsi effraction et interpellation dans notre être en l'inquiétant, en le dérangeant.


Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement. K. G. Jung.


Nous voici positivement ou méchamment émus.  

Cette liberté de mouvement et d'ex-pression symbolisée par la célérité est indispensable à la distinction des objets et des sujets alors que dans les ténèbres, trône la confusion, non la complexité, mais les complications Kafkaïennes nous jetant dans l'immonde et l'amorphe !

La Genèse ne manque d'ailleurs pas de stipuler la naissance de l'ordre par opposition au chaos originel grâce à la séparation entre l'abîme informe et l'éclat de la lumière qui permet la structuration de l'univers et l'organisation de la matière ainsi distincte et libérée.

Les ténèbres sont des lieux tourmentés sans espace, ne s'y agitent que des velléités a contrario de la lumière, lieu sans espace, atopique, source de création, d'action et donc de volonté !

La troisième cause d'obstacle à l'éclairement peut être que la lumière, bien que résidant infimement au cœur des plis assombrissants et assourdissants, ne peut aisément s'en affranchir absorbée, attirée même, et retenue par une gravitationnelle séduction propagandaire.

La clarté ne peut rayonner et sombre ainsi dans le trou noir liberticide et totalisant qui dévore toute matière sans dissociation.

Tout y est si lourd et comprimé que l'impondérable empêche le respondere, le droit de réponse et le principe responsabilité.

 

L'émission des idées claires et nuancées – fondements des justes jugements, est empêchée.

Le trou noir attractif bien que totalitaire est le geôlier de la lumière pour ne surtout pas être son gardien et son garant. La lumière y est ténue ou bien trop subtile, imperceptible ou voilée par la gravité ambiante – véritable broyeuse d'existence, de raison et d'affects.

 

Cette terrible histoire de conflit entre les ténèbres et la lumière commence en chacun de nous, in utero sans-doute... Ce qui est profondément obscur, a priori méconnu en nous-même, est ce méandre de pulsions vitales d’auto-conservation et d'agressivité, de prédation et de victimité qui agit sous-jacemment à notre conscience dès que nous venons au monde. Cette force naturelle qui est à la fois le moteur et le coffre de nos affects, cette résonance à la croisée de ce qui se génère en nous, nous empli, et de ce que nous sentons et captons du monde extérieur. Cette pensée préverbale ou averbale, encore inéclairée par le sens et le raisonnable, se convulse, entre fantasme et réalité, pour trouver ses mots et soigner ses maux.

 

Le « ça » découvert ou inventé par S. Freud, est à l'origine de tout désir, de toute tension qui naît en soi pour s'approprier ou envahir le monde qui nous résiste et nous fait face. Ténébreux, puissant et séduisant, il chevauche le principe de plaisir.

La thérapie (délier la bouche) est acte d'éclairement puisqu'elle est ouverture de la bouche et déliement de la parole raisonnée ! L'analyse (décomposer, désenclaver) du ressenti et de l'éprouvé défroisse les passions et permet à celui qui les comprend de s'en rendre maître, accédant à un niveau de liberté supérieure.

Dès l'antiquité, Épicure / Lettre à Ménécée en élabore la métriopathie de laquelle résultera la hiérarchie des désirs en vue du Bonheur qui est ataraxie et aponie. Il propose de pourvoir la sensation d'un ordre en jetant un éclairage nouveau sur les désirs.

Curriculum Vitae

 

Monsieur Ory, André Lipkowicz.                                         

Nationalité : Française.

Tel : 06 27 73 08 74  / E-mail : ory.lipkowicz@wanadoo.fr

 

 

PROFESSEUR AGREE CONFERENCIER --- CERTIFIE HORS CLASSE 5ème échelon

 Titulaire en Philosophie et Humanités

 

FORMATION

  2018              CNAM (Centre National des Arts et Métiers).

Formation en Anthropologie des Cultures, des sciences et des Arts et en Didactique adaptée à l’Enseignement en Licence DNMADe.

2001

Académies de Paris-Créteil-Versailles :

CAPES I.P de Philosophie.                           

Classement au 10ème rang – toutes académies liées.

 

1995-1998

Université Paris X – Nanterre :

Recherches Doctorales en Philosophie des Neurosciences - Thèse :

La Perception et la Production du Temps dans les Etats Modifiés de Conscience.

 

1995

Université Paris X – Nanterre :

Coopération formelle (Auditeur) à l’Ecole Normale Supérieure (ENS – ULM), ainsi qu’à l'Ancienne École Polytechnique :

Coopération formelle (Auditeur) au Centre de Recherche en Épistémologie Appliquée (CREA) :

Diplôme d’Etude Approfondie (D.E.A) de Philosophie des Sciences. Mention « bien ».

Mémoire :

« Du corps à l’Ame, le Temps et la Conscience : réflexions épistémologiques et métaphysiques sur les niveaux de conscience lors d’une expérience de proximité de la mort (EPM). ».

Sous la supervision de :

Madame la Professeure Emérite Anne Fagot-Largeault du Collège de France.

Sous la direction de :

Monsieur le Professeur Igor Reznikoff et de Monsieur le Professeur Daniel Andler,

de l’Université Paris X – Nanterre. 

Sous la bienveillance de :

Monsieur le Professeur Bertrand Saint Sernin de Paris IV – La Sorbonne.

 

1994

Université Paris X – Nanterre :

Coopération formelle (Auditeur) à l’Ecole Normale Supérieure (ENS – ULM) :

Maîtrise de Philosophie des Sciences. Mention « très bien » et « Félicitations du Jury ».

Mémoire :

« La Conscience du Temps et la Question des Origines du Temps.».

Sous la direction de :

Monsieur le Professeur Igor Reznikoff de l’Université Paris X – Nanterre. 

Sous la bienveillance de :

Madame la Professeure Anne Fagot-Largeault de Paris IV – La Sorbonne.

 

1993

Université Paris X – Nanterre :

Licence de Philosophie.

 

 

1990-1992

INALCO & Université Paris Dauphine - CPEI :

Etudes Universitaires de Langue & Civilisation Orientale en Chinois.

Etudes au Centre de Préparation aux Echanges Internationaux (CPEI).

 

 

 

1988-1990

Lycée Condorcet & Université Paris X – Nanterre :

Unité Préparatoire Universitaire aux Grandes Ecoles & DEUG de Philosophie.

 

1988

Lycée Condorcet (75009 – Paris) :

Baccalauréat (Lettres, Philosophie, Langues) : obtenu avec Mention.

 

 

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

 

Actuellement


Partenariat de l’Université de Créteil et de l’EBTP-Claude Nicolas Ledoux.

Professeur en Licence DNMADe Evénement et Espace –

Enseignement de la Philosophie, de la Culture Design et des Arts,

de l’Anthropologie et de la Conceptualisation publicitaire (rhétorique du slogan).

 

2012-2017

GRETA de l’EBTP- Vincennes (BTS Design de l’Espace & Design Communication et Volumes) :

Enseignement de la Sémiologie de l’Espace et de la Communication, ainsi que de la Philosophie de l’Architecture.

 

2006-2011

Médisup-Sciences / Faculté de Médecine à Bichat & Lariboisière :

Enseignement de l’Ethique Médicale, de l’Epistémologie de la Médecine, ainsi que de la Psychologie Clinique

Concours PCEM 1 en fin de première année.

 

2006-2011

Université Paris I – Panthéon-Sorbonne – Formation pour Professionnels :

Enseignement de la Philosophie des Sciences Humaines en DAEU.  

 

2003-2005

Préparations privées :

Epreuve orale de la Conférence du StageBarreau de Paris

Concours de rhétorique et d’éloquence en plaidoirie & apologétique - Sujets :

« Le terrorisme relève-t-il d’une notion classique du droit pénal ? ».

« Les convictions sont-elles des prisons ? ».

« Doit-on jeter l’honneur des Hommes aux Chiens ? ».

 

1999-2008

Préparations privées :

Epreuves de Philosophie pour l’entrée en HEC ainsi qu’à l’Ecole Normale Supérieure - (sections Lettres et Philosophie).

 

 

1999-2000

Université du Mont Scopus (Jérusalem – Israël) :

Institut d’Etudes Politiques du Proche-Orient :

Cycle de conférences :

« Fondements psychanalytiques et métaphysiques des intégrismes religieux :

la genèse des totalitarismes théocratiques. ».

 

1995-1996

Université de Kassel (Allemagne) : Département des Sciences Humaines :

Cycle de conférences :

« L’Histoire entre subjectivisme coupable et objectivation rédemptrice. ».

 

 

MEDIAS, ARTICLES, COLLOQUES & CONFERENCES

 

2015-2019

OUEST-FRANCE - EUROPE 1 - BFM TV :

Consultance méthodologique pour les épreuves du Baccalauréat et du BTS Design

Communication et Espace.

 

2020

Musée de la Libération (Paris 14ème) :

Discours inaugural de l’exposition :

Qu’est-ce qu’être un Juste parmi les Nations ?

 

2019

Musée d’Arts et d’Histoire du Judaïsme (Paris 3ème) :

Discours inaugural de l’exposition :

La mémoire en transmission : devenir témoin de témoins – Du singulier à l’universel.

 

2014

Huffington Post

Conflit Israël / Gaza : Une autre option stratégique et éthique.

 

2013

Ecole du Bâtiment & des Travaux Publics

Conférence : « Le Corps humain, entre animalité et cybernétique. ».

 

2012

Association CORDOBA :

Un Dialogue interreligieux –

Conférence : « Des vertus certaines et dérives potentielles de l’Enseignement Religieux », En collaboration avec l’Eminente :

Sœur Agathe Laflèche (Ancienne Chef d’Etablissement du Lycée Charles Péguy).

 

2011

ENSA (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture) :

Conférence :

« Le Clair et l’Ombre, le Souple et le Ferme dans la conception architecturale contemporaine ».

 

2011

Mairie du XVIe Arrondissement de Paris :

Conférence :

« Les Lumières face à l'Obscurantisme ».

En collaboration avec les Eminences :

Jospeh Maïla - Professeur de Sociologie et de Relations Internationales & Consultant Gouvernemental –

Ghaleb Bencheikh, Ancien Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Président de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix -

Henri Cohen-Solal, Psychiatre-Psychanalyste franco-israélien.

2008-2011

 L’Etudiant-Magazine :

Consultant en méthodologie : L’épreuve de Philosophie au Baccalauréat.

2008-2010

Centre Culturel Edmond Fleg (Paris VIème) :

Cycles de conférences de philosophie politique, de philosophie des sciences, de philosophie du droit & de philosophie morale.

 

 

2006

Nouvel Observateur – Magazine :

Publication d’articles :

« Les droits et les nécessités de la laïcité ne sauraient être confondus avec les revendications athéistes du laïcisme. ».

« L’Affaire Redecker : Le devoir d’une critique non islamophobe des dérives potentiellement fascistes de l’islamisme. ».

 

2003

Lycée public Jean Lurçat (Paris XIIIème) :

Forum sur le Racisme et l’Antisémitisme.

Conférence :

« Conséquences sociales de la dérive sémantique des commentaires d’actualité sur les

conflits du Proche-Orient ».

 

2001

Palais du Luxembourg – Le Sénat Français :

Colloque sur la Transmission d’une Citoyenneté Engagée à l’Ecole.

Conférences :

-          « Enseigner et transmettre la « Shoah » non uniquement comme une spécificité juive mais telle une catastrophe anthropologique trans-historique ».

-          « Qu’appelle-t-on l’excellence en milieu scolaire ?

[De la compétence technique à la formation humaine et humaniste d’esprits prompts à l’Altérité] ».

 

1998-2003

Association PHILIA :

Une philosophie critique de l’actualité sociopolitique et économique. 

Conférences :

« La tourmente du XXème siècle européen commence à Sarajevo en 1914 et s’achève étrangement à Sarajevo en 1998 ».

« Y a-t-il vraiment une pensée unique ? ».

« Une Foi authentique peut-elle se passer des Religions ? ». 

« Des conséquences néfastes de l’euphorie internétique ».


EXPERIENCES PROFESSIONNELLES DANS L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

 

Actuellement

2020 – 2021

 

 

 

1995-2020

 

 

 

 1999-2016

Lycée Blanche de Castille, Villemomble (93) Professeur de Philosophie -

(Tronc commun).

Lycée Sainte-Ursule-Louise de Bettignies, 75017Professeur en Terminale S.

Lycée Claude-Nicolas Ledoux, Vincennes. Professeur en Terminales : S, ES, STD2A, STI2D.

Lycée Edgar Poe (Paris 10)

Intervenant en stage de méthodologie et en soutien continu.

 

 

Lycées privés sous contrat d’Association avec l’Etat : laïcs et confessionnels :

Enseignement de la Philosophie en Terminales : Littéraire/ Scientifique /

Sciences Economiques & Sociales / Sciences & Technologies industrielles.

Lycée Public Jean Lurçat, Lycée Lucien de Hirsch, Lycée Merkaz Hatorah

(Centre d’Etudes Judaïques), Lycée ORT.

 


Lycées privés sous contrat d’Association avec l’Etat : laïcs et confessionnels :

Professorat Principal en Lycée Général.

 

1997-1999

Collèges privés sous contrat d’Association avec l’Etat : laïcs et confessionnels :

Professorat Principal en 3ème au Collège.

 

1997-2007

Lycée public : Jean Lurçat Structure du Temps Choisi.  Paris (75013) :

Cours de Culture Générale et de Littérature à l’attention d’un public adulte sur un mode conférencier, (cours du soir). Terminale Littéraire.

 

1996-2019

Jury du Baccalauréat :

Correction en séries :

Littéraire / Scientifique / Sciences Economiques et Sociales / Sciences & Technologies Industrielles.

 


LANGUES 

Maîtrisées : Anglais, Allemand.

Notions approfondies : Hébreu, Suédois, Serbo-Croate.

Notions sérieuses : Arabe, Chinois, Russe, Danois, Flamand-Néerlandais ---- Latin, Grec ancien.


DIVERS 

Informatique & Numérique :

Connaissances fondamentales – Internet & Word - Excel.

 

Voyages d’études et/ou touristiques :

Allemagne, Autriche, Australie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Chine, Croatie, Egypte, Espagne, Estonie, Etats-Unis, Finlande, Grande-Bretagne, Hongrie, Irlande, Israël, Italie, Lettonie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République Tchèque, Thaïlande, Russie, Serbie, Suède, Suisse, Turquie.

Sports :

Judo (ceinture noire). Aïkido. Sabre. Randonnée Ski ou Pédestre.

Centres d’intérêts prédominants :

Les Beaux-Arts - La Climatologie - L’Histoire - La Géographie - La Géopolitique,

La Stratégie et la Logistique Militaires.

 

                               

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